
DÉLIT D’IDENTITÉ
SPECTACLE DE DANSE CONTEMPORAINE
Délit d’identité mobilise la danse, la musique et le théâtre et mène une réflexion sur la frontière, l’accueil et l’exclusion par la mise en scène des rapports de force auxquels aucune identité ne peut être étrangère.
Un petit tas d’argile. Un va et vient d’individus. Des lignes. Des formes géométriques.
Délit d’identité est un jeu spatial.
L’homme, animal social, ne se suffit pas à lui-même. Il a besoin de l’autre, et malgré cela ne cesse de rentrer en conflit avec cet autre.
À l’intérieur d’un échiquier, lieu symbolique représentatif de la performance de la vie, Délit d’identité raconte une histoire d’hommes qui piétinent d’autres hommes.
L’espace scénique se transforme peu à peu et devient rapidement mystérieux, palpable, reconnaissable, plein.
L’être humain qui intervient dans le monde avec indifférence, se prête à une vie commune forcée entre identités différentes qui se retrouvent face à face.
Le jeu de pouvoir, avec ses défis, soupçons et violences, détrône la confrontation.
Mobilisant la danse, la musique et le théâtre, le spectacle invite à une réflexion sur la frontière entre les êtres humains, et sur le sens et la signification de l’accueil et de l’exclusion. L’éloquence du mouvement mesure à quel point chaque identité peut vraiment être étrangère.
Intense et passionnée, la pièce s’inspire du quotidien métropolitain et des nombreuses identités culturelles comparées, traitant la thématique de l’intégration et d’un affrontement apparemment inévitable. Brisant lequatrième mur et enjambant le fossé des différences, Délit d’identité suggère d’explorer avec lucidité deux mondes extrêmement proches et pourtant si éloignés : le moi et l’autre, dans lesquels l’ordre des choses, le schéma comportemental prédéfini et le background culturel assument le rôle d’état existentiel.
L’argile, qui symboliquement dans la tradition religieuse est la chair de l’être humain, délimite les frontières spatiales. La marche de l’homme est un parcours de vie prédéfini. Segmenté, aliéné, puis dense, hésitant et enfin troublé. Une nouvelle attention bouleverse les rythmes et la distance entre les hommes se nourrit d’une humanité inattendue.
La pensée devient action quand pour la première fois l’individu rencontre autre chose que lui-même.
À ce même moment, tout ce qui était fractionné devient circulaire et l’espace s’anime d’une nouvelle consistance. Mais rapidement l’harmonie de l’unité, entraînée par l’inexorable éloquence du soupçon, génère le Chaos. Sans raisons manifestes, il prend le dessus. Des forces identiques se repoussent pendant que les opposées s’attirent. C’est l’histoire qui se répète : division, diversité, instabilité et extrémisme. Comme à la dérive sur un radeau couleur paille, les interprètes restent sur scène et vivent simultanément le rôle d’acteur et de spectateur.
L’ordinaire devient étrange alors que les individus continuent à faire des choix.
Malgré la crainte de la différence, semble émerger une certaine entente, capable de vaincre toute distance et de rappeler à la raison un antique et solidaire sens du partage.
Il suffirait de s’arrêter, de s’asseoir au beau milieu des autres et symboliquement de se dévêtir du rôle et sans pour autant se perdre, pour renouveler ses propres horizons.
Quelque chose d’invisible devient sensible.
Tous défis étant perdus entre les hommes, le tout se consume à l’intérieur d’un seul regard d’un naturel surprenant.
Ils avancent ensemble, maintenant. Ils regardent dans la même direction, et assument une situation absolument humaine.